mardi 28 mars 2017

Montgaillard avait bonne mine

Montgaillard est un petit village de l'Aude, département voisin du mien.
Montgaillard a quelques maisons, quelques habitants, quelques vignes ...et quelques anciennes mines désaffectées.
Montgaillard 



Je redécouvre Montgaillard sous le grand et chaud soleil de ce début de printemps, bien loin de la grisaille de l'autre jours (cf mon article ...clic ici).
Son clocher laïque ne respecte pas l'heure, ni l'ancienne d'hier, ni la nouvelle de ce matin mais l'Aude est rebelle par essence. Montgaillard somnole comme un serpent repu au soleil.



La place de Montgaillard, face au Mont Tauch






Comment ai je découvert ce site  que rien ne  signale ?
Ma légendaire curiosité m'a fait "éplucher" le site de Géoportail à mon retour, l'autre jour, car je n'avais pas de carte détaillée de la région. A noter que j'étais alors partie sans but précis. Et voilà que la carte indique "anciennes mines". Un petit tour sur Google pour en savoir plus et me voici en ce beau jour bleu en train de pique niquer avec mon petit Kangoo que je viens tout juste d'aménager. Aucun chat n'est du voyage mais un sac à dos, une grosse lampe et une corde, sait on jamais, sont dans le kangoo. Ainsi qu'un couteau...Je pars dans le désert.
Presque l'été !
Mini camping car en kangoo

Une jolie piste de terre longe trois vignes, croise une rivière cristalline et s'enfonce en grimpant dans le maquis désert et odorant où chantent les oiseaux.



Tout au fond le site minier









Vignes et Mont Tauch







Nulle présence humaine. J'ai pour me guider des morceaux de carte sur l'écran de mon APN: suis je sur la bonne voie ?
Soudain au sol je remarque un caillou étrange et je sais que j'y suis.






 La première mine est là, en bord de chemin, dans la falaise, petite et à ciel ouvert. Je m'en approche en écartant les buissons.
Des étais en bois pourri jonchent le sol. Rien à voir ou presque, sur ce site.

Petite mine à ciel ouvert


Je continue et au croisement des pistes, j'imagine que les mines sont sur celle abandonnée qui se mue en sentier de sioux. Bien vu.
Finalement pour les mines c'est les deux voies

Sentier vers les mines à ciel ouvert

J'escalade le cône de déjection


Puisque un pierrier me dit que c'est juste un cône de déjection de mine.
 J'escalade le calcaire sonnant en trébuchant et, au sommet, je LA vois, la mine désaffectée. Elle  est assez vaste, profonde, à ciel ouvert, envahie de buissons mais elle a bonne mine : de belles couleurs.
Alors , revenue chez moi , je me penche sur ces mines où j'ai levé les yeux.
















Barytine , malachite et azurite



La mine à ciel ouvert



Un peu de géologie :
L'Aude a une région calcaire nommée Corbières, très vieux site géologique du "trias" (moins 200 à 252 millions d'années). Bien sûr à cette époque il y avait de l'eau salée ici, c'était bien avant la naissance des Pyrénées qui eut lieu il "n'y a que" 40 millions d'années.
Je ne vous conterai pas l'histoire mais de ces rencontres géologiques naquit une roche blanche, ou brune  nommée barytine, riche en baryum et en autres minéraux . Le baryum signifie lourd ce qui n'est pas un vain mot puisque à taille égale un caillou pèse le double d'une roche ordinaire. Ici il est d'un blanc immaculé mais ce qui en fait le charme ce sont les inclusions de malachite et d'azurite qui lui donnent d'incroyables couleurs.

Dans ces lieux audois, l'extraction de ce minerai, connu et extrait dès l'époque romaine, ainsi qu'au Moyen Age, se situa surtout au 19 eme siècle et jusqu'en 1960; le minerai partait alors par Port La Nouvelle. Ce minerai avait de multiples utilisations industrielles : en extraction pétrolière, fabrication de plastiques, peintures, verres, béton, en médecine, en joaillerie et en élaboration de pigments.
Ce minerai peut avoir différentes teintes selon le sol mais ici il est blanc, mâtiné d'azurite (connue dès l'époque égyptienne, au 27 eme S av JC) et de malachite (mentionnée par Pline l' Ancien). Ces deux minéraux sont utilisés en joaillerie et en objets ornementaux, polis, ciselés, taillés. Magnifiques. C'est l' azurite qui donna son nom au "bleu de cyan".

La mine creusée en grottes
Et que mes yeux émerveillés découvrent dans une troisième mine exceptionnelle car creusée dans la falaise, avec des passages couverts, des voûtes, des galeries et des puits de lumière. Malgré ma lampe je ne m'aventure pas très loin...Il règne un silence et une fraîcheur de cathédrale , avec de belles lumières diffuses et des couleurs somptueuses.


















Cependant le plafond, s'il n'est pas celui de "la Sixtine" est un émerveillement de couleurs et de lumières mouillées par les infiltrations.


en blanc : la barytine

en vert la malachite

en bleu, l'azurite




Le décor

quasi souterrain, le décor


Je me sens petite et écrasée, je ressens l'isolement et la solitude, j'éprouve un immense respect pour la Nature. J'ai du mal à m'arracher au site malgré mon manque de courage pour m'aventurer dans grottes et galeries.

Je regagne le grand soleil et la lumière crue, un autre monde.

Un peu plus loin, d'anciens bâtiments miniers se devinent sous le lierre.





en haut, cônes de déjection
des mines
Je reviens sur mes pas et dans ce chemin à l'envers je vois sur les hauteurs, ou ailleurs, des cônes d'éboulis qui indiquent d'autres mines. Où je n'irai pas.
Mais je devine dans les broussailles les anciens chemins; le paysage parle, il faut juste l'écouter.



Je vais changer de secteur, vers le village voisin : Maisons.
Une route sinueuse à travers bois me conduit entre 2 cols :  Ferreol et Couisse. A moi de me débrouiller avec mon bout de carte dans l' APN.
Je ne pouvais mieux faire. Ici c'est sinistre bien que près de la route.
La première galerie, fermée par une grille, s'enfonce sous terre, c'est un vrai ruisseau.
Je ne vois point de barytine . La roche a une couleur bleu gris que je ne sais identifier. Du fer ? Sottement je goûte et je crache : et si c'était de l'arsenic ??


Galerie de mine ou de drainage ?

La roche

Je poursuis un chemin détrempé en contrebas de la route, dans un lieu où la végétation grandit , recouvrant peut être des sites invisibles. Je ne vois rien sinon une sorte d'inquiétude lourde poindre en moi. Arrivée à un emplacement assez large, un vieux poste électrique se défait au fil du temps. Tout en pressentant que ce site a une importance, je rebrousse chemin, il n'y a rien d'engageant ici. Pourtant, plus tard, chez moi, je verrai sur Google combien le site était riche et stratégique! C'est le coeur de la vaste exploitation argentifère connue depuis l'Antiquité : un site majeur nommé la Canal, dont Google donne une fabuleuse description. Aucun regret, je ne m'y aventurerai jamais seule. Mais accompagnée...

Parlons un peu de cette mine de La Canal (plomb et argent ) que je ne verrai pas, fermée par une grille. Elle aurait été creusée par les Romains ou par les Maures.

La galerie et le canal sur la droite
image internet


La galerie noyée : image Net
On y  a retrouvé des amphores, des meules, des ouvrages hydrauliques et des fours. Un canal de 30 cm de large courait le long de la galerie très longue et drainait l'eau d'infiltration. Des recherches n'ont pas permis de trouver le coeur de la mine effondré depuis longtemps. Plus tard en ce site une installation a été créée pour traiter un gisement d'antimoine : il n'en reste qu'un vieux poste EDF des années 30. J'effleure un pan de l'histoire minière sans en avoir conscience. Aurai-je le courage d'y retourner ?
Tout en marchant je me dis combien il serait intéressant de faire revivre ce passé par un circuit, un parcours commenté, des panneaux.
Je remonte sur la route, reprends la voiture et  en suivant la voie, je remarque des petites carrières dans la falaise. Je m'arrête et entreprends d'explorer la plus grande : quelle surprise !

La falaise et la mine : extraction à ciel ouvert
Détail de l'excavation 



Un relief tourmenté, des excavations creusées dans le roc, des galeries qui s'enfoncent dans le ventre de la roche, naturelles ou non, des creux d'ombre que ma lampe ne balaie même pas. Inutile de dire que je n'entre pas !

J'escalade la falaise en haut de laquelle une plate forme maçonnée  semble être un lieu de départ du minerai : par câble aérien peut être car c'est juste à l'aplomb du poste électrique de tout à l'heure.
Beaucoup de questions et peu de réponses.

Du haut de la falaise (en contrebas du kangoo, le site de La Canal)

Excavations vues d'en haut
Ici sans doute était aussi extraite de la barytine car il y a du beau minerai bien lourd, blanc et brillant.
Un patrimoine :
Quoiqu'il en soit, je n'ai vu qu'une très faible partie des 300 mines qui furent répertoriées dans le secteur (Palairac, Padern, Montgaillard, Maisons). Mines de cuivre, argent, barytine, fer, or, plomb, antimoine, galène. Beaucoup furent exploitées dès l' Antiquité ou au Moyen Age( Au Moyen Age une querelle féroce opposa les Seigneurs de Termes et l' Abbaye de Lagrasse, concernant cette richesse notamment au niveau des métaux précieux) , on en recense aux 17 eme, 19 eme mais une chose est certaine, le 20 eme vit leur mort.
Une thèse leur fut consacrée en 1986 par Gauthier Langlois, dans le cadre de ses études universitaires.

Le chemin de fer arrivé en 1901 dans ces contrées leur redonna de la vigueur et les mines du Monthaut, que je n'ai pas vues vont  avoir l'honneur de ma visite car des restes de transport aérien par wagonnets sont encore visibles et attisent donc ma curiosité insatiable.

Ainsi se termine mon petit voyage hors des sentiers battus, dont on aimerait bien, pour une fois, que de vrais sentiers de découverte voient le jour. Mais sur ces 300 mines, peut être un site que je n'ai pas rencontré est il ouvert au public ?

A bientôt donc pour de nouvelles aventures en....


Car sur le chemin du retour, j'ai trouvé une autre curiosité à aller explorer et pas minière cette fois.
Sur mon second blog je me pencherai sur "L'insolite et moi". Bientôt.


C'est fait : sur mon 2nd blog : "l'insolite et moi" (clic) vous attend


jeudi 23 mars 2017

Le Puigmal côté français

Le Puigmal, avec ses 2910 m , est le 2nd sommet des Pyrénées Orientales. Le Carlit lui ravit la vedette avec 11m de plus. Une broutille.
Coucher de soleil sur le Puigmal

Le Puigmal (prononcer Poutjmal) est sur la crête franco espagnole et peut donc se gravir soit par l'un ou l'autre des deux pays. Je l'ai gravi deux fois par l' Espagne : 910 m de dénivelé, un trajet court et pentu et deux heures et demie pour y arriver sur un sol déneigé au printemps : normal, c'est face sud.

Côté français je m'y lance pour la première fois, sûre de moi, de ma forme, de mes capacités, malgré la neige omniprésente.
Je suis très motivée car ce sera la première fois que je vais rencontrer la station de ski du Puigmal, immense domaine skiable désaffecté depuis 2013.
Je pense raconter davantage la station de ski que la montée au Puigmal finalement.
Parce que ce fut un choc émotionnel.

Départ de Cotze, 1832 m

Tout a commencé pour moi la veille en arrivant au parking de la station où je n'étais jamais venue bien que je regarde toujours de loin les pistes de ski version été ou version hiver. Cette idée de mort d'une station me vrillait le coeur alors que je ne  skie pas, allez savoir pourquoi.
Je suis montée en reconnaissance , juste pour voir, pensant dormir au village d' Err en bas. Mais au bout des 11 km d'une belle route bien entretenue, je suis restée. Des bâtiments désaffectés, quelque peu endommagés, des installations bien en place, un parking fréquenté, des randonneurs à skis, des familles, et puis soudain, le vide, le calme, le soleil qui dit son dernier mot, le silence profond de la nuit étoilée et de la forêt. Moi seule et personne autour...

Images de la station morte


Font Romeu la nuit et sa piste de ski nocturne


Un matin plus loin, nous sommes deux fourgons, et une paire de voitures. Dès que la nuit a pâli, les oiseaux ont enchanté la forêt qui me cerne, Je suis à 1832 m.
7 h 45, je m'élance vers l'inconnu, avec dans mes bagages crampons, raquettes et un plan des pistes dans mon appareil photo.



Les pistes damées par les skieurs sont couvertes d'une épaisse neige à la croûte endurcie par le gel, je monte avec mes chaussures. Du bleu, puis du rouge, un mur vers le ciel et enfin les grands espaces : il est 10 h. Le plus dur est peut être fait mais le plus long reste à venir.
Des km de lignes, de remonte pentes, de pistes, s'envolent vers le ciel, vers l'invisible : je suis sur la plus haute station des Pyrénées, qui monte jusqu'à près de 2700 m.



Le vent léger fait encore tourner les turbines des canons

J'observe, en marchant dans un immense désert blanc et silencieux, vide de toute présence humaine ou animale. J'observe les installations qui semblent devoir s'animer d'un instant à l'autre : ronronnement des moteurs, glissement des câbles, voix des skieurs.



Rien, l'immobilité figée et le silence intense. Rien ne bougera, rien ne bouge depuis 4 ans. Et tout est en place: les machines, les télésièges, les barrières, les canons à neige, les cabanons, tout absolument tout. Sauf le balisage des pistes, leur couleur et leurs numéros, les signaux d'avertissement, la vie feutrée de début de journée.


Qu'y a t'il au bout du mur ? De la distance en un désert blanc

Tout cela en haut du mur
 J'avance dans un désert blanc et figé comme pour l'éternité.




Fascinée par l'immensité, le décor, les parcours nombreux, la forêt, l'histoire de cette station et son mystère déjà un peu dévoilé par un skieur sur le parking. Car j'interroge. Et tout au long du jour je remonterai l'histoire.





Salle à manger d'hiver à 2400 m

Vers l'aval et le Massif du Carlit

 La station ouvrit dans les années 70, un grand domaine avec 320 hectares et 35 pistes dont 6 noires et 14 rouges.  Ainsi que 2 snow park. En 2003 un dernier téléski construit sans subvention aucune conduit les skieurs à 2665 m d'altitude et ouvre sur un grand espace hors piste. Ce téléski sera fatal : la station souffre d'un manque d'enneigement à répétition. Bien qu'elle soit située face nord comme ses voisines, elle obéit à un micro climat particulier, l'enneigement vient de la mer...et manque de régularité.. Des années sans neige endettent la station et se répètent. Les 6 communes impactées, gestionnaires, finissent endettées de près de 10 millions d'euros et en juillet 2013, la station ferme sur ordre préfectoral. Err, la principale commune, qui prend 60% de l'endettement est exsangue

Err

Depuis...des dégradations et vols nombreux se succèdent, le matériel non entretenu souffre beaucoup du climat, les regrets sont bien installés chez les anciens adeptes de la station. J'ai beaucoup interrogé sur mon passage et l'histoire humaine a percé sous tous ces renseignements matériels. Nostalgie, regrets...dont les effluves baignent les pistes.




Les Puigmal : d' Err, du Sègre, 


Je pourrais, tout en marchant, imaginer qu'on est hors saison, qu'il y a eu un regain de neige après fermeture et que tout est normal. Ce serait si facile. Et si plausible.



Mais je sais que la station est morte et de voir toutes ces installations reléguées au rang de cadavres qui lancent au ciel leurs bras maigres et noueux, leurs sièges immobiles, leur mécanisme rouillé et leurs câbles figés a quelque chose de désolant qui rend ma balade triste et angoissante.


Oui un étrange sentiment m'habite..."objets inanimés avez vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer?" disait le poète Lamartine...



Je la sens jusqu'au fond de moi, cette âme, sans doute parce que je suis seule et que rien ne peut m'en  distraire. Elle entache mon plaisir, elle attriste  mon périple.



La "route" en forêt est belle et silencieuse et déserte.
Lorsque les derniers arbres cèdent le pas à l'immensité blanche sur laquelle se découpent les montagnes environnantes, blanches, crevassées, plissées, j'entre dans le monde de l'émerveillement. Un si beau décor, est ce possible ?


Puigmal (en haut à droite)





Je marche mais comme en cet été dernier, le souffle me manque à nouveau, les jambes sont de plomb et des petits papillons noirs dansent devant mes yeux. Le malaise est revenu je sais son nom, ses effets, je sais que je dois en tenir compte et ne pas forcer. J'en tiens compte mais je force. Avec angoisse et énergie. Les perspectives de Puigmal s'amenuisent, la distance est longue, le dénivelé important. Le soleil brûlant qui fait fondre la neige n'arrange rien : je dois chausser les raquettes ce qui rend la marche pénible. Je n'ai pas eu envie de manger, je suis à jeun, mes réserves se sont épuisées, je me nourris un peu mais je ne récupérerai pas, je le sais par expérience. Bref ma grande énergie et mon envie d'aller là haut sont comme la station du Puigmal : noyées dans un grand fiasco.


Je monte, lentement mais sûrement, comptant les pas, faisant d'innombrables et minuscules pauses. Une erreur de trajectoire dévore mes forces, de la neige molle absorbe mes "escarpins", et enfin j'arrive au terminus de la station, aussi épuisée que cette récente installation rompue et gisant au sol, balayée par les vents violents, les congères, la souffrance due à l'altitude.
Ce sera le bon pour moi mais c'est aussi le dernier de la série
Altitude 2662 

Je m'arrête symboliquement devant cette porte qui encadre les Puigmal car ils sont nombreux à porter le nom. Je n'irai pas plus loin, malgré ma déception, je ne peux plus. Il me reste près de 300m de dénivelé à parcourir sur une crête pentue. Je saurai plus tard que cette porte, au temps glorieux se nommait "Porte du Paradis".

Porte ouverte qui fut....

....celle du Paradis

Pour lui le paradis est encore plus haut
Le paradis il y est quand même, avec ces bleus multiples qui se fondent à l'infini côté sud, cette vaste salle à manger au décor imprenable que nous partageons entre français et catalans.

Bleus d'Espagne

Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a 44 ans, en 1973, j'étais arrivée là en haut...en 2 CV ! Oui une piste conduisait quasi au Puigmal, le long des bornes frontalières dont la célèbres borne 504. La piste existe toujours je crois mais interdite.
Dans cette neige je ne reconnais pas le décor de mes 23 ans....

Juillet 1973: borne 504






Il fait froid soudain, le vent est au sud et glace jusqu'à la peau.
De lourdes nuées blanches s'installent rapidement.


La descente s'impose enfin : les skieurs ont demi heure de glisse, j'ai deux heures pleines dans une neige épaisse qui m'absorbe et avale parfois une partie de moi.



Mais avancer face à ce décor est un enchantement dont je fais grand usage.

Face à moi, panorama vers le nord

Deux heures de pur régal. Je croise des gens épuisés comme je le fus, qui à skis, qui en raquettes. Oui, je le reconnais la montée est dure et je me trouve des circonstances atténuantes.

Le décor est merveilleux, je peux le savourer sans modération car je descends


Sierra du Cadi derrière les barreaux...


...Et libérée


Pics Péric et pierriers (cairns)

Four solaire d' Odeillo : 1970



Et centrale solaire de
Targasonne : 1983
2400 h de soleil /an ici


Etoiles des neiges : innombrables à 2500m 



Du côté du Puymorens et de l' Andorre
Je marche vite, d'un pas un peu automate. L'air est figé comme en attente du premier coup de tonnerre mais rien ne se passera et à 14 h 30, je retrouve Nina.


Plaine de Cerdagne et au 2nd plan, dans la forêt, la station du Puigmal (Cotze), juste
sous une tache de soleil

Au terme de 5 bonnes heures de marche et de 850 m de dénivelé. Et de près de 11 km parcourus. Ce qui, en raquettes n'est pas un mince trajet.
Je peux enfouir ce qu'il restait de mes regrets, je suis riche d'une belle journée.




Souvenir : le sommet c'est par ici en un clic