dimanche 30 novembre 2014

Vic

Sous ce nom si bref se cache une jolie petite ville catalane de 41 000 habitants, 
située dans la Province de Barcelone, bien à l'intérieur des terres.


Je l'aime car elle a un petit air d'Italie, en évoquant la surprenante place de Sienne.
Mais pas uniquement pour cela...

Vic a changé maintes fois de nom au cours de son existence, depuis la lointaine Ausa romaine, Ausona Wisigothe, Vique castillane, jusqu'à la Vich catalane devenue en 1982 Vic.

Son histoire ne se limite pas à ses identités; la belle romaine laissa un temple longtemps enfoui dans un château où il servait de patio, avec ses colonnes corinthiennes. Ce château, démoli en 1882, mit à jour ce temple. Bien préservé. Et protégé de l'usure des ans...



 Le Pont de Queralt - 11 ème siècle- (ayant lui aussi 3 identités) fut longtemps le seul accès de la route Royale de Barcelone.


Aujourd'hui, à peine transformé pour des besoins d'urbanisme, il garde sa majesté et conduit directement à la vieille ville.





Il enjambe le fantasque Rio Meder qui se chargea plus d'une fois de le mettre à mal.






Tout près du pont est la majestueuse cathédrale Sant Père ( St Pierre), née sur une église romane et remaniée au cours des âges. De la romane ne reste plus que le haut clocher (40m) de style lombard catalan et la crypte.









Un cloître l'agrémente, dont les ouvertures ciselées donnent sur le pont.




Ce sont les monuments majeurs de Vic la catalane.
Que je parcours avec Lison.
Je n'aime pas laisser Lison seule dans le camion dans une ville. 
Donc elle est en visite elle aussi, ce qui ne la dérange en rien.

C'est amusant, je stationne dans "El carrer de la Soledat", rue de la solitude : le hasard ne pouvait mieux choisir !

Mais de Vic, ce que je préfère, c'est la Plaça Major, sans qui Vic ne serait pas un coeur battant.

Petite Lison à Vic
Imaginez un vaste espace de forme plutôt ovoïde, avec un large coeur de sable, comme à Sienne; cependant à Sienne, la place est en pente et il s'y déroule des spectacles équestres. Pas ici. Juste un grand marché l'habille le samedi.
Sienne (image Internet)

Sienne (idem)
Vic et sa superbe Plaça major : c'est dimanche et tous les commerces sont hélas fermés.










Nous flânons longuement, Lison tranquillement installée dans mes bras (dans son sac), ainsi elle ne perd rien du spectacle. Je lui parle souvent pour la rassurer mais je ne crois pas qu'elle ait besoin d'être rassurée : cette chatte est tout terrain!

Les ruelles de Vic ont un charme discret et tranquille en cette saison. Il s'en dégage un parfum de vieille ville, de venelles, de pierre et de bois.
De feuilles et d'humidité. Un silence feutré. Traversé des murmures des rares visiteurs, en cette arrière saison.

Façade peinte : ah! l'entretien !





 Il s'en dégage des couleurs et des teintes pastel.

vitrail


A deux pas de la plaça Major, sur une petite place paisible, je découvre d'abord cette bien curieuse décoration:

Chez le charcutier










Ce n'est autre que la "vitrine suspendue" des spécialités locales en matière de charcuterie.




Sur cette même petite place, j'entrevois aussi mon bonheur gustatif : j'adore ces petits restaus typiques et sans prétention où on est sûr de faire un repas original. Je ne serai pas déçue en poussant la porte de la Bodega de Vic,( spécialité cuisine andalouse)







L'intérieur est exigu et chaleureux : c'est un restaurant à tapas et la carte donne envie de tout !
Il faut se méfier, les rations sont très copieuses. L'accueil est très agréable...




Lison est acceptée sans problème, elle sera même objet de curiosité. Comme toujours.



Je déguste des petites seiches frites , enrobées d'une pâte à beignets ciselée et aérienne de légèreté : un délice craquant!



Une ration de "callos"
(tripes bien épicées)


Je craque pour des "callos", tripes en sauce fortement épicées.
Quant aux pommes de terre "maison", frites dans l'huile d'olive, nappées d'aïoli  : quel régal !

patatas de casa i sepias
Un petit dessert ? la crème catalane, (mon pêché mignon) s'impose....





Avant de quitter Vic, je me laisse encore porter par le charme de cette ville et je nous offre un autre bain de ruelles paisibles, à l'heure où les catalans prennent tout juste l'apéritif .



Enfin, c'est parti vers la  Sierra où je vous conduirai bientôt.
Si vous le voulez bien ! Autre décor, autre vie. Celle des villages hors du monde...hors du temps...

Une belle route m'attend, dans la grisaille , vers la montagne qui va me gratifier de ses derniers feux d'automne : les feuillages sont de feu et d'or.



En route ! Avec Lison, bien sûr....que vous avez pu voir marcher sur la glace dans mon précédent billet.
Mais à ce moment-là, ni elle ni moi ne le savons : les caprices de Dame Météo ont fait le reste.
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[A mes lecteurs de proximité :quelques renseignements pratiques pour l'accès à Vic.
Prendre l'A9 puis l'A7 jusqu'à la sortie aéroport de Gérone. Là, prendre la C25 qui devient autovia au bout de 3 km et suivre cette autovia (autoroute gratuite) jusqu'à Vic. Rien de plus simple!]



















jeudi 27 novembre 2014

Lison aux sports d'hiver

(Article rédigé par Lison chatte)


Enfin Elle me passe la parole! Tous y ont eu droit!
Mais ce que je vais vous raconter là va bien vous étonner.
Pensez, même Elle qui a été étonnée.
D'abord, nous roulons sur une piste de montagne, sous la grisaille. ça c'est banal.



 Il ne fait pas froid malgré l'altitude mais bon, c'est un peu monotone.
Croyez vous ? c'est ma place sur le tableau de bord car, en plus il y a le chauffage....


Quand Elle décide de s'arrêter, Elle prend son repas dehors, moi je reste bien au chaud, je sieste, on dira.
Et puis, Elle prépare ses affaires pour aller marcher: banal, aussi.
Mais...que vois je ? Elle a sorti mon sac ? Mon ancien sac de rando qu'elle porte sur le ventre pour quand je suis fatiguée. Elle ne va pas ...??? Mais si! Voilà qu'Elle m'extirpe du camion, commence à me harnacher.
Elle m'équipe avec harnais, collier entrelacé au cas où, avec les grelots qui vont avec,  laisse longue...
Et je me laisse faire, contente car il n'y a personne.
J'aimais marcher avec Elle, autrefois : Elle m'a appris quand j'avais 5 mois, et j'ai adoré ça.
On en a fait de ces virées !
Ma dernière rando, c'était il y a longtemps, 1150 m de dénivelé: oui, j'étais fatiguée.
Au retour je somnolais dans son sac ventral, bercée par ses pas. Un jour, j'ai eu peur des gens et, depuis, j'attendais en dormant dans le camion.

Aujourd'hui, ma chance est là : le temps est maussade et c'est le désert.




Je retrouve la joie de la marche : si vous saviez ce que j'ai marché, autrefois ! Je faisais des marches de 7 heures avec des dénivelés de 900 m.
Du même pas tranquille que vous voyez sur ces images. Sauf que c'était des sentiers, de la terre et de la roche et que je grimpais sans souci. Ouais...je m'éclatais.



Les gens me regardaient, Elle était fière de moi.
Mais aujourd'hui, c'est une première. Autant j'aimais gambader dans la neige, autant je n'avais marché si longtemps sur la neige et la glace.
ça ne me pose aucun problème, je peux dire que j'adore ça. Bizarre ?



Et même pas froid aux pieds !



Comme autrefois, Elle peut lâcher ma laisse : ou bien je marche derrière et Elle me suit au bruit de mes grelots, ou bien je la précède.

Je m'éclate et Elle est ravie ! Etonnée vous dis je .








A quoi je pense ? A rien : je scrute! Si quelqu'un vient et surtout s'il y a quelque chose à chasser.
Je l'entraîne à la chasse . Mais pfft...Elle ne voit rien.


De temps en temps, je m'arrête à pied sec (enfin on dira comme ça, c'est de la boue) pour faire toilette.
marcher dans l'eau et la glace, c'est pas un truc de chat.
Donc j'essaie de sécher.

Mon paysage à moi, il est à ras du sol

 Le sien, il est plus haut, Elle dit "c'est pas super beau !".


Elle m'invite à grimper sur cette vieille souche et comme je comprends tout, en un bond je suis en haut.




Tiens, j'ai une autre vision du désert!



Campée sur mes pattes, je savoure à loisir la tranquillité de ce coin de terre.


Et on retrouve les morceaux de piste verglacée; je ris bien, en silence, de la voir se casser la figure ou presque : moi, j'ai mes crampons intégrés !


Ah, Elle décide que c'est Terminus : altitude + 2000.
C'est joli, ça valait la peine de faire 3.5 km. Il y a un petit étang un peu gelé, un ruisseau vif, des plaques de neige, des abris, des tables , une aire de pique nique, Elle appelle ça.



Elle est très fière de moi et veut poser avec moi.
Après tout je veux bien !
Ah...si les autres me voyaient qu'est ce qu'ils diraient ?
Rien de bien c'est sûr!


Les tables et les bancs sont de granit : ça oui c'est froid, parce que je ne bouge pas.
Alors pendant qu'Elle écrit (sur moi ?) et qu'Elle dessine, je me chauffe sur mon sac.
J'écoute le silence et l'eau du ruisseau. L'eau, je connais.


Elle aussi a froid; alors on refait les 3.5 km à l'envers.



Si je suis un peu fatiguée (je n'ai plus d'entraînement) elle me met dans son sac mais je grogne de colère et je m'installe sur son épaule. Elle, Elle grogne de douleur mais je m'en fous : JE SUIS BIEN !



On a marché sur la lune...Mais non, j'ai marché dans la neige : ça se voit pas à tous les coins de rue, Elle dit.
C'est sûr, pour la neige, "en bas" on peut attendre longtemps.



J'aurai fait presque 7 km à pied et vous voyez ce que je vois ?
Parce que je suis à ras du sol, moi, alors j'y vois comme ça...Enfin c'est ce qu' Elle croit car j'y vois mieux que tout ça...mais c'est mon secret, Elle n'en saura jamais rien.
Pour l'heure c'est NOTRE camion qui se profile à l'horizon. Chic car j'ai "les crocs" !



Elle le sait et voilà mon restau . Je l'ai bien gagné celui là.