jeudi 30 janvier 2014

Contrastes

C'était hier.


Le décor de mon lieu de travail


Mimosa






C'est aujourd'hui

Il a bien neigé cette nuit


Amandier

Mouillé de la pluie de la nuit



Mais courageux








mardi 28 janvier 2014

Voyage en coulisses, ou une vie d'images...2ème

En 1977, à 27 ans, je réalise dans ma jeune existence  le premier grand pas dans ma vie de photos 
et, quelque part, l'ancêtre du blog.

Cette année là, un voyage nous conduit à travers l' Espagne et le Portugal, le premier d'une longue série. Ces deux pays font leurs premiers pas dans la démocratie et leur vie est en total décalage avec notre monde moderne. Alors j'ai envie de faire partager ces découvertes d'un autre temps et je rédige sommairement un récit de voyage avec textes, cartes, je raconte une histoire à travers l'Histoire et également, notre histoire de voyageurs. Un méli mélo de notes personnelles et générales. Toute ma vie durant jusqu'au passage au numérique, trente ans plus tard, je ferai celà d'où mon grand nombre de classeurs.

1er album "de voyage"


Extraits

Vue d'ensemble
La présentation est encore sommaire, les textes peu fournis, mais mon album circule chez les voisins curieux de cet autre univers: ce sera le début de ma série de "livres" comme ils disent et qu'ils attendent avec l'impatience de ceux qui ne sont jamais sortis mais sont curieux. En ce début des années 70 la télé n'est pas partout et il y a 2 ou 3 chaînes: alors l'écrit et l'image venus d'ailleurs, dans un petit village agricole de 300 habitants, ça plait.J'ai mes lecteurs, et dorénavant, je vais "voyager pour eux".
Nous entreprenons une série de voyages "au long cours", petits moyens, moyens du bord (2CV, R5, et le premier fourgon). Ce sera au fil des ans l'Europe de l'est, la péninsule Ibérique, l'Europe du Nord, La Turquie, le Maroc, etc...en fourgon, à l'aventure. Mais ça c'est une autre histoire, celle des cartes bancaires inexistantes, des travellers chèques, des téléphones difficiles à trouver sur place etc...
Je ramène des moissons de photos, de notes de voyage, de sensations,  je les ordonne dans des classeurs de plus en plus étoffés, de plus en plus beaux et soignés, en fonction même du goût de "mes lecteurs" de plus en plus nombreux; ça circule, un ou deux ne sont jamais revenus. Et je garderai jusqu'à la fin un bon nombre de curieux de mes textes et photos.

Je fais trois sortes d'albums: 
-Au jour le jour : la vie quotidienne, qui restent personnels.
-Les voyages
-Les albums à thèmes.

Voici en images quelques extraits.
Entre temps je suis passée à la décoration, à la mise en page.
Il y a une page titre, dessinée et aquarellisée par mes soins, en fonction du thème ou de l'évènement majeur de l'année.

Au jour le jour 

Petit voyage au bord de l' Atlantique
 Parallèlement, en classe, je fais faire à mes élèves ce genre de décoration et d'écriture : ils adorent !

Un allbum à thème
 Pour réaliser cet album, j'ai parcouru en tous sens les Causses du Sud, Quercy compris, et j'ai montré toute l'utilisation qu'avait fait l'homme, au cours des âges, des pierres arrachées au sol ingrat pour le cultiver. sans oublier les lieux rituels (menhirs, cromlech ...).
Un énorme travail pour eux...et pour moi ! J'ajoute des dessins, des éléments d'histoire, des anecdotes , la vie, enfin. Des dizaines d'heures de travail.

Mais c'est passionnant...


Ci-dessous, j'ai dressé en 4 volumes, plus de 1000 photos, un panorama de la viticulture sur ma commune, son évolution en 1 siècle (je l'ai réalisé en 2000 ) en comparant avec les écrits de mon grand oncle qui décrivait la commune en 1895. Et en insérant les écrits de mon grand oncle.


Quelques unes des pages / chapitres de mon album.

Descriptif d'une cave viticole (début)
dans le chapitre "vin"




 Au niveau des thèmes, j'ai fait un album, qui se balade encore, sur l'architecture traditionnelle des maisons de mon village : ici aussi, textes du grand oncle, photos, détails,et extraits du cahier des charges de la construction de l'école en 1905 : mesures draconiennes de l'époque. Détails plus qu'amusants.


Extraits d'albums "au jour le jour"

L'année de l'éclipse solaire
et travaux dans les vignes




J'ai entre temps quitté mes "Zénit" au profit de Réflex Nikon à objectifs interchangeables et abandonné aussi peu à peu le noir et blanc.




Jusqu'en 2002, je poursuivrai sans relâche cet énorme travail (qui n'en est pas un) et qui me demande une trentaine d'heures pour réaliser un album...et un budget, certes.


Un des nombreux voyages au Maroc: textes, photos, anecdotes, plans et cartes, extraits d'un album de 418 photos




















En fin d'album, je rédige toujours une synthèse -en chiffres- du voyage.
Et je complète le cahier répertoire indispensable quand on a tant de documents.
Ce qui me permet de pouvoir faire mon choix pour vous les présenter !

Et à présent, à l'intention de Freddy et Lili, mes amis Suisses : un petit clin d'oeil.

Mon voyage en Suisse en l'an 2000. Un de mes plus beaux souvenirs.



Cette année là, j'ai fait in situ mes pages quotidiennes: je peins à l'aquarelle le verso des feuilles de quelques végétaux  locaux et je décore, le soir, à l'étape, mes pages.




Et puis, je raconte la Suisse vue par mes yeux de curieuse qui n'hésite pas à interroger les gens.


Toujours vouloir en savoir davantage. Et ainsi, on fait de bien curieuses rencontres , dans les pays parcourus.
Mon rêve eut été d'être...journaliste....





Voilà, vous savez tout -ou presque- des trésors enfouis dans 
mes malles en carton...

Qu'un jour, peut être un de mes petits enfants fouillera à son tour, comme je le faisais dans mes jeunes années, ce qui a, peut être, décidé de cette "vocation".


Je dois ajouter que , vers ses 70 ans, mon père a été pris du même "virus"que moi...alors, les vocations tardives, ça existe bel et bien ! Et en sens inverse parfois...




samedi 25 janvier 2014

Voyage en coulisses...ou une vie d'images -1ère-

Le voyage auquel je vous convie est un peu surprenant,
 il couvre près d'un demi siècle de vie, côté images.
Tout a commencé dans mon enfance: une grande et haute maison au milieu des champs, au bord d'un canal, et dans cette maison, une petite fille déjà solitaire et à l'imagination fertile.
Cette petite fille, moi, montait là haut au grenier plein de trésors.
Il y avait une valise en carton pâte, un peu gondolée, pas trop grosse, aux ferrures métalliques qui claquaient sèchement et ouvraient sur un tas d'images. Des photos en noir et blanc, aux bords dentelés, avec une annotation au verso, ou non, certaines toutes petites, venues d'un autre temps et d'autres vies.


La fillette aimait fouiller à pleines mains dans cette malle pleine de vies.

Plus tard, je commence, adolescente à ranger quelques rares photos dans un cahier et ces cahiers me suivront jusqu'à fin 1975 : j'ai 25 ans.

Dans ces cahiers, les photos sont rangées soigneusement :les coins sont tranchés à la lame de rasoir et les photos insérées dans les fentes.
Première page: le chat, le chien et les lapins








On y lit une vie de fillette, d'adolescente, puis de jeune mariée, de jeune maman.








On y découvre des jeux d'enfants avec le petit frère, des parents jeunes, des voitures démodées, des routes étroites, enfin la vie des années 70.
On y décode les premières amourettes, les premiers chagrins. Les jupes longues façon hippie. Les pantalons "patt d'eph". Une vie en couleurs sépia ou en noir et blanc.





Adolescence: 1966












La couleur fait son apparition, images jaunies et ternies, couleurs années 60 comme le propose l'ordinateur.




Premiers voyages en 2cv, en Dyane Citroën, découverte d'autres horizons pour moi qui ne suis jamais partie. Soif de découverte.
L'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Suisse, l'Autriche...
Pise et  sa tour penchée: 1970

Barcelone, 1975, dernière photo du dernier cahier

A cette époque, j'utilise un appareil photo que j'ai jeté et que j'appelais "la boite à savon" : format poche, un truc à quatre sous pour petit budget.
Précédemment, j'avais mieux; un appareil devenu pièce de collection, un Kodak que mon père avait ramené des USA dans les années 1940 et qui était à soufflet, comme celui-ci:




Il a un défaut ce 1er appareil : le soufflet est percé, alors je l'enveloppe d'un mouchoir en tissu et ça marche.
Plus tard, on ne trouve plus de pellicules (6.5 x 11 grand trou ), on les importe de Belgique par le biais d'amis belges. Toute une manipulation que d'insérer ces rouleaux !!!

1976 marque un grand tournant dans ma vie de "photographe" 
et me conduit à cela :

Une pièce de ma maison est consacrée aux archives, environ 20 000 photos papier ainsi rangées dans
 "les coulisses de ma vie".
Des boites dites "d'archives", en carton, soigneusement étiquetées et numérotées occupent 
des étagères.







Dans chacune de ces boites, 5 gros classeurs de bureau contiennent chacun des centaines d'images.

En tout 2 dizaines de mille.




D'autres n'ont pu être logés, faute de cartons.

Il y a en tout 57 classeurs. Entre 1976 et 2002.
Le tout premier, en 1976 voit un grand tournant dans ma vie de photographe amateur : je suis une formation d'enseignante et je développe mes photos en noir et blanc; c'est à cette époque que j'achète un appareil photo Reflex et que je m'équipe d'un labo.


 Des objectifs interchangeables, des bagues macro, un Zenit pour le Noir et Blanc, un pour la couleur et c'est parti pour des années: reportages sur le vif, voyages, vie quotidienne, je m' "éclate"!


Je commence le premier des 57 classeurs: j'ai 26 ans.






Hérault














C'est ainsi que va naître à cette époque, l' ancêtre de mon blog...

                 Je vous raconterai comment.         

(à suivre...)     


mardi 21 janvier 2014

Le civet de sanglier

Il est de tradition, dans nos milieux agricoles, de laisser des terres incultes à disposition des chasseurs qui y font des cultures à gibier, soit des céréales. Du blé dans notre secteur. 
Les chasseurs ensemencent la terre qui nourrira les animaux de passage. En contrepartie, ils nous octroient des morceaux de sanglier de temps en temps, en période de chasse.
C'est ainsi que l'autre jour est arrivé en ma maison un lot de viande de sanglier.


Le sachet qui me fut attribué contenait des côtes, une omoplate bien pourvue en viande et un bon morceau de viande. Le sanglier nous parvient découpé et débarrassé de sa peau.
 Une bonne partie du travail nous est épargnée.


J'utilise une trilogie d'outils : le grand et vieux couteau appartenant à ma grand mère, le fusil de table pour aiguiser et un couteau à découper, usé jusqu'à la corde, venu de je ne sais où mais redoutablement efficace.

Et je me mets à l'ouvrage: moment difficile, s'il en est, du découpage. Maladroit, ce n'est pas ma spécialité .
Les morceaux de viande et les os vont mariner ensemble dans un récipient.










Je mets la viande à mariner dans un bon vin rouge, garni 
d'aromates : une carotte, des fanes de poireau, oignons et ail, thym, laurier, herbes de Provence, du gros sel et du poivre.



Et je laisse reposer au réfrigérateur environ 36 heures.




Ensuite vient le moment de la préparation.




Je dissocie la viande qui égoutte tranquillement du vin et aromates.
Puis je fais frire la viande quelques minutes en la retournant régulièrement dans
une cocotte en fonte.



Pendant ce temps, je prépare l'assaisonnement pour la sauce : ail, oignon, bouquet garni, carotte.
 Et cèpes frais congelés, ramenés de mes expéditions en montagne.


Lorsque toute la viande ( et les os aussi) a été ainsi précuite, je la refais "passer" avec
 ail et oignons hachés.
Je hache toujours avec la bonne vieille "mija lluna" (demi-lune) qui garde les saveurs 
mieux que le mixer.



Ma viande enfin rôtie, je la refais passer un instant avec l'ail et oignon mixé, dans la cocotte en fonte, avant de la mettre au feu pour une cuisson lente et douce sur la braise.







Car je cuisine ces mets-là au feu de bois, longuement, lentement, amoureusement.
La viande cuit au vin rouge exclusivement, puis j'ajoute de la farine délayée dans un peu d'eau froide pour obtenir la consistance désirée.
Avant d'ajouter enfin les cèpes qui donneront la touche finale.





Quand le temps de cuisson est terminé, il ne reste plus qu'à déguster, avec un bon vin rouge,




















ou à congeler pour d'ultérieurs festins...




A chacune sa manière...selon son éducation ou selon sa culture...
 Une autre méthode avec de la viande venue des mêmes chasseurs sous les mêmes cieux.

Et les os ?Pas question de les jeter: je les ronge avec un bonheur préhistorique ...bien assaisonnés de sauce cependant!



Post Scriptum: on peut l'accompagner avec des pâtes (fraîches) , des simples
 pommes de terre bouillies ou du riz.